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Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/90

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la peine de les récolter au moyen des machines anglaises et de les mettre ensuite dans sa bouche.

Il pensait encore aux vaches qu’il comptait élever. Quelles vaches ! Ni peau ni viande ! Rien que du lait ! Des rivières de lait !

Il pensait aux fraises merveilleuses qu’il comptait planter, toutes doubles et triples ! Des fraises de poids ! Rien que cinq fraises à la livre. Il songeait à la grande quantité de ces fraises qu’il vendrait à Moscou.

Enfin, las de penser, il voulut se regarder dans la glace, mais une épaisse couche de poussière la couvrait déjà.

« Sennka ! s’écria-t-il oubliant qu’il n’y avait plus personne à son service, mais aussitôt il se reprit et dit :

— Tenons ferme jusqu’au bout. Je ferai bien voir à tous ces libéraux ce dont est capable une âme forte. »