Aller au contenu

Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous désireront pour ami, dès qu’ils croiront que vous désirez leur amitié. Pour qu’ils n’en doutent pas, employez les discours les plus propres à le leur persuader. Les habitants des villes municipales et de la campagne pensent être nos amis dès qu’ils nous sont connus de nom ; et s’ils croient encore pouvoir s’assurer en nous un appui, ils ne manquent point l’occasion de le mériter. Les candidats, en général, et vos compétiteurs surtout, ne connaissent point ces hommes-là : vous les connaissez déjà, et vous aurez peu de peine à les connaître parfaitement(28) ; condition essentielle pour vous les attacher. Mais, quoique importante, elle ne suffit pas, si vous ne leur donnez l’espoir d’être affectionnés et servis par vous ; si vous ne paraissez non seulement bon nomenclateur(29), mais encore ami reconnaissant. Inspirant ainsi le désir de vous servir aux hommes qui ont du pouvoir sur quelque portion de leurs concitoyens, par des relations de municipalité, de cité(30) ou de corporation ; et, en même temps, assuré, au sein des centuries, de ceux à qui l’expérience de la brigue donne un grand poids dans leurs tribus, vous pouvez concevoir de justes espérances. Il vous sera, je crois, plus aisé encore de réussir auprès des centuries de l’ordre équestre. Il faut connaître(31) tous les chevaliers, ils sont en petit nombre ; vous les attacher ; l’âge même des jeunes gens rend leur amitié plus facile à acquérir, et d’ailleurs vous rassemblerez sans peine autour de vous les sujets les plus distingués d’entre eux, et les plus amis de l’éloquence ; enfin, vous êtes vous-même chevalier, et tous voteront avec leur ordre, si vous avez soin de vous en assurer les centuries par l’affection de chaque individu, non moins que par le vœu de l’ordre entier. Et rien n’est plus utile à la fois et plus hono-