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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/249

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encore sur le zèle de nos amis que sur notre réputation parmi la multitude. Sans doute on enflamme aussi ce zèle en répondant avec affabilité, en se livrant avec chaleur aux affaires et à la défense de ses amis ; mais j’indique ici ces moyens comme propres surtout à vous concilier le peuple, qui aime à voir votre maison se remplir avant le jour, de nombreux partisans s’attacher à vous par l’espoir de votre assistance, et vous quitter mieux disposés encore qu’ils n’étaient venus, enfin toutes les bouches répéter vos éloges.

XIII. Maintenant je dois parler de la renommée, à laquelle il faut attacher une grande importance. Mais, pour se la concilier, tous les moyens dont j’ai parlé sont les plus efficaces ; la gloire de l’éloquence, l’affection des publicains et de l’ordre équestre, la bienveillance des nobles, un nombreux cortège de jeunes gens, les assiduités des citoyens que vous avez défendus, une foule d’habitants des villes municipales, accourus évidemment dans le dessein de vous servir. Obtenez que l’on dise et que l’on pense généralement de vous(36) que vous connaissez tous les citoyens, que vous les interpellez d’une manière flatteuse ; que vous sollicitez continuellement et avec habileté ; que vous êtes affable et libéral. Faites que longtemps avant le jour votre maison soit remplie de clients, et qu’on y remarque en grand nombre des personnes de tous les rangs ; satisfaites beaucoup de gens par des services réels, et tous par vos discours ; parvenez enfin, comme cela est possible, en unissant les soins et l’adresse à l’activité, non pas seulement à ce que votre réputation, par tous ces moyens, arrive jusqu’au peuple, mais à ce que le peuple même n’existe, pour ainsi dire, qu’au milieu des affec-