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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/251

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tions qui vous sont favorables. Il faut réchauffer aussi, chez la multitude urbaine(37), et parmi ceux qui dominent dans les assemblées du peuple, cette popularité que vous avez conquise en travaillant à l’élévation de Pompée, en vous chargeant de la cause de Manilius(38), en défendant Cornélius ; popularité que personne encore n’a possédée, sans être assuré en même temps de la faveur et de l’opinion publiques. Tâchons surtout que personne n’ignore combien Pompée vous appuie, et combien importe à ses intérêts le succès de votre demande. Ayez soin enfin que toute votre vie, pendant que vous êtes candidat, soit pompeuse, brillante, mémorable, populaire, et qu’elle unisse l’éclat à la dignité. Cherchez encore, s’il est possible, à faire peser sur vos compétiteurs quelque soupçon de crime, de débauches, de largesses coupables, approprié à leurs mœurs connues. Mais ce qui est le plus désirable, c’est que l’estime générale place en vous l'espérance de la république. Non que vous deviez, dès à présent, chercher à régir l’état au sénat et aux comices : faites seulement que d’après votre conduite antérieure, le sénat espère trouver en vous un défenseur de son autorité ; les chevaliers et les gens riches et pacifiques, d’après toutes vos actions, un ami de l’ordre et de la tranquillité publique ; la multitude (mais uniquement d’après la popularité de vos discours aux assemblées et dans les tribunaux), un magistrat qui ne sera point contraire à ses intérêts.

XIV. Voilà ce que j’avais à vous dire sur ces deux idées, que tous les matins, en descendant au forum, vous devez, je crois, méditer : Je suis un homme nouveau, je demande le consulat.

Reste la troisième idée : Je suis dans Rome. Rome!