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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/265

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INTRODUCTION.


Nous plaçons à la fin de ce volume quelques uns des ouvrages faussement attribués à Cicéron. Il nous a paru convenable de n’admettre ici que celles de ces imitations que les anciens éditeurs ont fait entrer quelquefois dans la collection complète des Œuvres ; car on ferait un volume entier de tous les écrits publiés à part sous le faux nom de Cicéron, et je n’aurais jamais le courage de donner pour supplément aux ouvrages de l’orateur romain un recueil où l’on trouverait le Discours Adversus Valerium ; les Traités de Synonymis, de Re militari, de Memoria ; Orpheus, sive de adolescente studioso, etc. Ici du moins, surtout dans les deux Invectives et dans la Consolation, une instruction assez étendue et quelques lueurs d’esprit et de talent ont pu tromper pendant quelque temps les savants mêmes, et justifier les éditeurs indulgents dont nous sommes presque obligés aujourd’hui de recueillir l’héritage. Ce n’est pas qu’il faille attendre de nous un recueil d’apocryphes aussi bien composé que celui de M. Schütz, où l’on peut lire encore avec assez de plaisir les Discours ad Quirites, pro Marcello, et les Lettres à Brutus. Nous n’avons pas en France le même bonheur ; on ne trouvera ici que des morceaux que l’éditeur de Leipsick n’a pas même daigné conserver, excepté la Lettre à Octave ; et personne ne s’obstinera probablement à admirer les ouvrages que nous osons enlever à Cicéron.

Les deux pièces qui suivent sont d’une très haute antiquité ; ceux même qui voudraient croire à l’authenticité de la première, comme l’ont fait P. Crinitus, Linacer, Valla, Colomiés, Morabin, etc. pourraient s’appuyer d’un témoignage respectable ; car le texte de l’Invective de Salluste est cité deux fois par Quintilien, IV, 1, 68 ; IX, 3, 89 ; mais sans parler du fond des choses, le style seul de cette déclamation prouverait