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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/298

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NOTES SUR
L’INVECTIVE CONTRE SALLUSTE.


(1). I. On a pu voir, dès les premiers mots, combien il y avait peu de rapport entre ce style et celui de Cicéron. Je m’étonne cependant que l’auteur de cette déclamation, qui paraît avoir eu l’espérance de tromper quelques lecteurs, ait porté la négligence jusqu’à dire, qui initium introduxit. Nous trouvons plus bas une locution non moins étrange, minimis rebus posuit rudimentum. Il nous paraît difficile de croire que Porcius Latro lui-même, qui devait savoir sa langue, ait jamais écrit rien de semblable. Nous ne ferons plus de remarques sur le style.

(2). II. Voyez l’apologie de ce vers, Cedant arma togæ, etc., dans le Discours contre Pison, chap. 30, tome XIII, page 84 ; dans la seconde Philippique, chap. 8, tome XIV, page 74, et dans le Traité des Devoirs, I, 22, tome XXVII, page 346.

(3). III. Ce mouvement, Atque utinam, etc., est imité de la seconde Philippique, chap. 16 : « Utinam hoc tuum verum crimen esset ! plures amici mei et necessarii viverent. »

(4). IV. Le déclamateur commence de cet endroit à parler ouvertement de César et de son parti ; on voit même, au chapitre suivant, qu’il suppose que ce Discours fut prononcé après la mort du dictateur ; car il y parle de la maison de Tibur que Salluste acheta de la succession de César. Si l’on veut que cette acquisition ait été faite du vivant même de celui-ci, pourra-t-on expliquer alors la hardiesse avec laquelle on attaque en plein sénat tout le parti victorieux ? On reproche à Salluste d’être un monument de la guerre civile, civilis belli memoria ; ce reproche est-il vraisemblable si César vivait encore ? S’il n’était plus, comment Salluste nomme-t-il, au chap. 1er de son Discours, Tullie comme vivante, elle qui mourut en 708 ? Il y a ici de singulières contradictions.