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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/69

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DE LA VIEILLESSE.

surtout celui de l’agriculture. Nous apprenons que M. Valérius Corvus[1] vécut jusqu’à cent ans ; que, dans ses dernières années, il habitait et cultivait les champs. Il y eut quarante-six ans d’intervalle entre son premier et son sixième consulat : il vécut donc pour les honneurs autant d’années qu’il en faut avoir pour être à l’âge où nos pères ont fixé le commencement de la vieillesse ; et il fut plus heureux encore à la fin qu’au milieu de sa vie, puisqu’il avait plus d’autorité et moins de travail. L’autorité est la couronne de la vieillesse. Quelle ne fut pas l’autorité de L. Cécilius Métellus ! quelle ne fut pas celle d’Attilius Calatinus, qui seul obtint l’honneur de cette inscription : les nations, les peuples, s’accordent à dire qu’il fut un grand homme. Vous connaissez l’inscription entière, gravée sur son tombeau. Celui-là est, à juste titre, un grand personnage, dont l’éloge est répété par tous les peuples. Quels hommes que les grands-pontifes que nous avons vus ! D’abord un P. Crassus, ensuite un M. Lépidus. Est-il besoin de nommer Paul-Émile, ou l’Africain, ou Maximus dont j’ai déjà parlé ? L’autorité de ces hommes n’était pas seulement dans leur avis, mais jusque dans leurs moindres signes. La vieillesse, surtout lorsqu’elle a passé par les honneurs, jouit d’une si grande autorité, que tous les plaisirs de la jeunesse ne sont rien en comparaison.

XVIII. Mais souvenez-vous une fois pour toutes que je n’entends faire ici l’éloge que de cette vieillesse qui a ses fondements dans le premier âge. C’est dans le même sens que j’ai dit autrefois, avec l’approbation de tous

  1. On lit dans quelques manuscrits, ou Corvinum, ou Canum, ou Cavum. Nous suivons la leçon des Fastes Capitolins, découverts en 1547. M. Valérius Corvus fut consul en 405, 407, 410, 418, 453, 454.