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Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/13

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PREMIÈRE ACTION
CONTRE VERRÈS.

PRÉAMBULE.
CINQUIÈME DISCOURS.

I. Ce qui était le plus à désirer, juges ; ce qui pouvait surtout contribuer à la fois à désarmer la haine soulevée contre l’ordre sénatorial, et le mépris qui s’attache aux tribunaux, semble, bien moins par la prudence humaine que par la faveur des dieux, vous être accordé, vous être offert, dans un moment bien décisif pour la république. Elle a jeté déjà de profondes racines, une opinion aussi funeste à la république que dangereuse pour vous : oui, non seulement dans Rome, mais chez les nations étrangères, on répète de bouche en bouche qu’avec des tribunaux tels qu’ils existent aujourd’hui, tout homme qui a beaucoup d’argent, quelque coupable qu’il soit, ne peut être condamné. C’est dans un moment si critique pour votre ordre, menacé de perdre le pouvoir judiciaire, et lorsqu’on se prépare à enflammer par des harangues et par des lois(1) les esprits déjà trop irrités contre le sénat, que devant vous est amené C. Verrès, cet homme dès long-temps condamné par sa vie, par ses actions, et par l’opinion publique, mais absous d’avance par son or, ainsi qu’il s’en flatte et qu’il s’en vante. Et moi, juges, dans