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Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/203

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gement qui élèverait un préjugé contre Verrès. Les gens qui composaient la suite de Metellus n’étaient pas des ingrats ; tous protégaient Apronius. C.Gallius, bien que sénateur, bien que l’ami intime de Metellus, n’a pu, en vertu de l’édit de ce préteur, obtenir action contre Apronius. Je ne blâme point Metellus ; il a voulu ménager un homme qu’il aime, et même, comme je le lui ai entendu dire, un peu son parent. Non, dis-je, je ne blâme point Metellus ; mais je m’étonne que, craignant si fort de rien préjuger contre Verrès en nommant des commissaires, il ait non-seulement porté contre lui une sentence implicite, mais la condamnation la plus grave et la plus accablante. Et d’abord, s’il pensait qu’Apronius serait acquitté, il n’avait aucun motif de craindre qu’on en préjugeât rien contre Verrès. Ensuite, si Apronius était condamné, tout le monde devait être persuadé que l’arrêt frappait également Verrès. Metellus ne prononçait-il pas d’avance que leurs causes étaient inséparables, en établissant que la condamnation d’Apronius préjugerait celle de Verrès ? Ainsi ce seul fait en prouve deux : d’abord, que les laboureurs ont été forcés par la violence et par la crainte à donner à Apronius beaucoup plus qu’ils ne devaient ; en second lieu, qu’Apronius n’était que le prête-nom de Verrès, puisque L. Metellus a positivement établi qu’Apronius ne pouvait être condamné sans prononcer en même temps contre les malversations et les crimes de Verrès.

LXVI. J’arrive maintenant à la lettre de Timarchide, son affranchi et son appariteur. Mes observations sur cette pièce termineront ce que j’ai à dire concernant les dîmes. La voici, juges, cette lettre que j’ai trouvée à Syracuse dans la maison d’Apronius, en y faisant des