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Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/205

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perquisitions. Elle fut envoyée, comme sa teneur même le prouve, au moment où Verrès quittait la province. C’est en route qu’elle a été écrite de la main de Timarchide. Lisez la lettre de Timarchide : Timarchide, appariteur de Verrès, salue Apronius. Je ne lui fais point ici un reproche d’avoir mis son titre d’appariteur. Pourquoi les greffiers seraient-ils les seuls qui s’arrogeraient ce droit ? L. Papirius, greffier. Je consens volontiers que les appariteurs, les licteurs, les messagers, jouissent du même privilège. Occupez-vous sérieusement de tout ce qui intéresse la réputation du préteur. Il recommande Verrès au zèle d’Apronius ; il l’exhorte à le soutenir contre ses ennemis. Votre réputation, Verrès, n’a rien à craindre avec l’activité et la haute influence d’Apronius. Vous avez du courage et de l’éloquence. Quel brillant et magnifique éloge Timarchide fait d’Apronius ! Qui pourrait, selon moi, ne pas estimer Apronius, lorsque Timarchide lui accorde un si haut suffrage ? Vous êtes en fonds pour agir. Assurément, Verrès, il serait trop injuste de ne pas employer pour celui qui vous a mis à la source des richesses le superflu de votre bénéfice sur les grains. Emparez-vous des nouveaux greffiers et appariteurs. Coupez, taillez avec L. Fulleius ; il peut beaucoup. Voyez, juges, combien Timarchide se croit supérieur en perversité, puisqu’il en donne des leçons à Apronius. Et ces mots coupez, taillez, ne paraît-il pas les tirer de la maison de leur patron, comme pouvant s’accommoder à toute criminelle manœuvre ? Je veux, mon frère, que vous vous en rapportiez à votre cher frère. Il est du moins son compagnon en profits et en larcins, son second et son semblable en corruption, en infamie, en audace.