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Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/10

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Un brouhaha de fiacres, d’omnibus, un vague murmure de voix montaient de l’Avenue de l’Opéra comme un lointain bruit de houle, et là, sous ses yeux, comme un décor, se découpait sur le ciel tout bleu la masse blanche de l’Opéra, éclairée fantastiquement par la lumière électrique, l’Opéra, illuminé, avec des silhouettes noires allant et venant sur les marches, et les deux groupes sculptés se détachant avec de vagues reflets d’or, tandis que l’Apollon géant se perdait plus haut, dans le bleu noir, comme une ombre géante.

Et c’était une féerie pour l’exilé, retour d’Asie, de respirer cette atmosphère de Paris, cet air, ce bruit, cette poussière de Paris ; il se détournait, pour regarder, après l’Opéra, la double file de lumières de l’avenue aboutissant, là-bas, à une autre masse lumineuse