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Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/85

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elle se mit à fredonner l’air d’autrefois, l’air si souvent chanté, l’air qui, pour moi, voltigeait comme un chant d’oiseau au-dessus des balles chinoises :

Ah ! Bouddha ! Bouddha !
Que tu m’as fait de la peine !

Mais, brusquement s’interrompant et me regardant là, dans les yeux, — très franche, sincère peut-être :

— Oh ! est-ce drôle ! je ne me rappelle même plus les paroles !…

Ah ! Bouddha ! Bouddha !…

C’est vrai, je ne sais plus !…

Ah ! Bouddha ! Bouddha !…

Non, non, envolé !… Est-ce drôle ! Est-ce drôle !

— Pas si drôle que ça, lui dis-je, mais tout naturel. Oh ! très naturel ! Adieu, Antonia !