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Page:Claretie - Eug. Labiche, 1883.pdf/40

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théâtre des Bouffes, et on lui répondait : « — Je n’y suis pas !… » Comme je ne veux pas que semblable aventure m’arrive, ajoute Labiche avec son sourire malicieux de bourgeois du bon vieux temps, je prends les devants. Je me retire des affaires. »

L’auteur du Voyage de M. Perrichon et de la Poudre aux yeux n’est et n’en sera jamais à redouter une telle réponse, mais il a eu raison de réunir ses œuvres éparses. On a vu là quelle est la valeur éclatante de ce répertoire comique. Il y a tels vaudevilles de Labiche, comme la Grammaire, ou les Trente-sept sous de M. Montandoin, qui sont, comme eût dit Flaubert, moliéresques. J’aime, entre tous ces petits actes légers et profonds à la fois, cette admirable Grammaire. Les pédants illustres comme M. Desfonandrès ne sont pas plus amusants que l’ignorant ventru jadis incarné là par Geoffroy. Ancien marchand de bois, il s’est retiré à la campagne, et rêvant les honneurs, il compte bien devenir un jour maire de sa commune, conseiller général, député, qui sait ? ministre. Pour le moment, il se contente de briguer le titre de conseiller municipal. Il lui faut donc rédiger des proclamations, faire acte de can-