Aller au contenu

Page:Claudel - Le Pain dur, 1918.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Turelure

Par les soins de Sichel ! je comprends. Quoi donc, c’est sérieux ?

Louis

Je n’ai pas le choix des moyens, je marche, je ne suis pas libre !

Mon père, je vous en supplie, comprenez qu’il n’y a aucun moyen de reculer.

Je ne suis pas libre ! Il me faut cet argent ! Je dois !

Je dois cet argent et il faut à tout prix que je le restitue, ou je perds l’honneur, je suis entièrement perdu !

Je vous dis que je dois avoir cet argent.

— Ne bougez pas ! — Mon père,

Vous m’avez pris tout ce que j’avais.

Turelure

Tu n’avais rien du tout.

Louis

Gardez-le.

Turelure

Mille grâces.

Louis

Mais donnez-moi ces dix mille francs.

Turelure

Non. C’est non. Moi non plus, je ne peux pas, je ne peux pas te les donner.

Louis

Ces dix mille francs qui ne sont