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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/110

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claudine à l’école

Pendant que je rage, les autres « brouillonnent » déjà ; la grande Anaïs attend que je commence pour copier son début sur le mien ; les deux Jaubert ruminent et réfléchissent sagement, et Marie Belhomme a déjà rempli une page d’inepties, de phrases contradictoires et de réflexions à côté du sujet. Après avoir bâillé un quart d’heure, je me décide, et j’écris tout de suite sur le « cahier journal » sans brouillon, ce qui indigne les autres.

À quatre heures, en sortant, je constate sans douleur que c’est mon tour de balayage, avec Anaïs. D’habitude, cette corvée me dégoûte, mais aujourd’hui, ça m’est égal, j’aime mieux ça même. En allant chercher l’arrosoir, je rencontre enfin Mlle Aimée qui a les pommettes rouges et les yeux brillants.

— Bonjour, Mademoiselle. À quand la noce ?

— Comment ! mais… ces gamines savent toujours tout ! Mais ce n’est pas encore décidé… la date, du moins. Ce sera pour les grandes vacances, sans doute… Vous ne le trouvez pas laid, dites, Monsieur Duplessis ?

— Laid, Richelieu ? Non, par exemple ! Il est tellement mieux que l’autre, tellement ! Vous l’aimez ?

— Mais, dame, puisque je l’accepte pour mari !

— En voilà une raison ! Ne me faites donc pas des réponses semblables, croyez-vous parler à Marie Belhomme ? Vous ne l’aimez guère, vous le