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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/131

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claudine à l’école

— Qu’appelle-t-on une « fissure ? »

— C’est une lézarde qui, régulièrement, devrait se trouver dans un mur, mais qu’on rencontre parfois ailleurs, et même dans les endroits les plus abrités du soleil.

— Qu’appelle-t-on une « fiancée ? »

— C’est une hypocrite petite coureuse qui fait des farces à un sous-maître amoureux d’elle.

— Que feriez-vous à la place dudit sous-maître ?

— Je lancerais mon pied dans la partie postérieure du délégué cantonal et une paire de gifles à la petite rosse qui le mène constater des fissures.

— Qu’arriverait-il ensuite ?

— Il arriverait un autre sous-maître et une nouvelle adjointe.

La grande Anaïs hausse son atlas de temps à autre pour pouffer derrière. Mais j’en ai assez. Je veux aller dehors, tâcher de les voir revenir. Employons le vulgaire moyen :

— Mmmselle ?…

Pas de réponse.

— Mmmselle, s’iou plaît, permett’ sortir ?

— Oui ; allez, et ne soyez pas longtemps.

Elle a dit ça sans accent, sans pensée ; visiblement toute son âme est là-bas, dans la chambre où le mur neuf pourrait se lézarder. Je sors vivement, je cours du côté des cabinets « provisoires » : (eux aussi), et je reste tout près de la porte trouée d’un losange, prête à me réfugier dans l’infect petit kiosque si quelqu’un survenait. Au moment où