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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/261

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claudine à l’école

— Tant pis ! Pouvez-vous me parler du mica ?

— Je n’en ai jamais vu ailleurs que dans les petites vitres des Salamandres.

— Vraiment ? Tant pis encore ! La mine des crayons, de quoi est-elle faite ?

— Avec de la plombagine, une pierre tendre qu’on scie en baguettes et qu’on enferme dans deux moitiés de cylindre en bois.

— C’est le seul usage de la plombagine ?

— Je n’en connais pas d’autres.

— Tant pis, toujours ! On ne fait que des crayons avec ?

— Oui, mais on en fait beaucoup ; il y a des mines en Russie, je crois. On consomme dans le monde entier une quantité fabuleuse de crayons, surtout les examinateurs qui croquent des portraits de candidates sur leur calepin…

(Il rougit, et s’agite.)

— Passons à l’anglais.

Et, ouvrant un petit recueil de Contes de Miss Edgeworth :

— Veuillez me traduire quelques phrases.

— Traduire, oui, mais lire… c’est autre chose !

— Pourquoi ?

— Parce que notre professeur d’anglais prononce d’une façon ridicule ; je ne sais pas prononcer autrement.

— Bah ! qu’est-ce que ça fait ?

— Ça fait que je n’aime pas être ridicule.

— Lisez un peu, je vous arrêterai tout de suite.