qu’on te voie. Comment sont tes rubans pour la distribution des prix ?
— Dame, cette année, c’est blanc partout.
— C’est bon, espèce de petite vierge, tu feras le milieu du drapeau. Et tu réciteras un speech à mon ministre d’ami, il ne s’embêtera pas à te regarder, sais-tu ?
(Il est complètement fou de lâcher ici de pareilles choses ! Mlle Sergent me tuera !)
— Qui a des rubans rouges ?
— Moi ! crie Anaïs qui palpite d’espérance.
— Bon, toi, je veux bien.
C’est un demi-mensonge de cette enragée, puisque ses rubans sont pékinés.
— Qui a des bleus ?
— Moi, Mon… sieur, bégaye Marie Belhomme, étranglée de peur.
— Ça va bien, vous ne serez pas répugnantes toutes trois. Et puis, vous savez, pour les rubans, allez-y gaiement, faites des folies, c’est moi qui paye ! (hum !) Des belles ceintures, des nœuds ébouriffants, et je vous commande des bouquets à vos couleurs !
— Si loin ! dis-je. Ils auront le temps de se faner.
— Tais-toi, gamine, tu n’auras jamais la bosse du respect. J’aime à croire que tu en possèdes déjà d’autres plus agréablement situées ?
Toute la classe s’esclaffe avec entraînement ;