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claudine à l’école

s’entend), je suis charmé et très honoré de devenir votre collègue ; car vous donniez des leçons de chant à ces demoiselles, n’est-ce pas ?

— Oui, mais elles n’obéissent pas du tout à une de leurs compagnes, coupe brièvement Mlle Sergent, que ce bavardage impatiente. Aidée par vous, Monsieur, elle obtiendra de meilleurs résultats, ou elles échoueront au brevet ; car elles sont nulles en musique.

Bien fait ! ça lui apprendra à filer des phrases inutiles, au Monsieur. Mes camarades écoutent, avec un étonnement non dissimulé ; jamais on n’avait encore employé pour elles tant de galanterie ; surtout, elles restent stupéfaites des compliments que me prodigue le louangeur Antonin.

Mlle Sergent prend le « Marmontel » et indique à Rabastens l’endroit que ses nouvelles élèves refusent de franchir, par défaut d’attention les unes, par incompréhension les autres (sauf Anaïs à qui sa mémoire permet d’apprendre par cœur tous les exercices de solfège sans les « battre » et sans les décomposer). Comme c’est vrai, qu’elles sont « nulles en musique », ces petites cruches, et comme elles mettent une sorte de point d’honneur à ne pas m’obéir, elles se feraient sûrement octroyer des zéros au prochain examen. Cette perspective enrage Mlle Sergent qui chante faux et qui ne peut leur servir de professeur de chant, non plus que Mlle Aimée Lanthenay mal guérie d’une laryngite ancienne.