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Page:Clemenceau - Au soir de la pensée, 1927, Tome 2.djvu/122

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l’évolution

différence qu’aux âges géologiques le soleil ne cessait de nous prodiguer chaleur et lumière dans des proportions supérieures à celles d’aujourd’hui, tandis que rien ne viendra plus réchauffer du dehors l’astre distributeur, en voie d’extinction. Les phénomènes du refroidissement n’en seront que plus vivement accélérés.

Quel spectacle, quand, à l’imitation de ce qui s’est passé sur la Terre, la condensation de la vapeur d’eau amènera des pluies d’océans pour l’installation de mers solaires parmi de monstrueuses trombes d’ouragans ! Les glaces surviendront plus tard. L’acide carbonique solidifié se déposera sous la forme d’une fine neige blanche. Et dès que la température sera descendue à 200 degrés, des mers nouvelles se formeront par suite de la condensation des gaz — de l’azote notamment. Cependant, sous les premières formations de la croûte, à l’intérieur du globe solaire, il subsistera encore une température analogue à celle d’aujourd’hui, soit quelques milliers de degrés, avec toutes combinaisons d’explosifs au-dessus de nos évaluations, etc…

Ici se place l’aventure inévitable des rencontres d’astres éteints ou lumineux. Arrhénius calcule que le choc du soleil avec une étoile de même nature ne devrait se produire qu’au bout de 100 000 billions d’années. Ce temps peut être singulièrement abrégé selon le nombre inconnu des astres éteints qui continuent de circuler dans l’espace, à la recherche d’une rénovation. Il est beaucoup plus probable que l’astre rencontrera quelque nébuleuse, de champ gazeux prodigieusement étendu, pour des effets qui seraient à peu près nuls si elle ne renfermait des quantités notables de corps célestes, lumineux ou obscurs, dont l’activité doit fatalement intervenir.

On découvre, presque tous les ans, des étoiles nouvelles. C’est par l’effet de leurs rencontres que nous voyons de temps à autre s’allumer subitement des Novæ qui, après avoir brillé d’un vif éclat, voient leur luminosité s’affaiblir graduellement. Ce fut le cas de la Nova Persœi qui, s’étant rapprochée d’abord de l’éclat de Sirius, se trouve aujourd’hui descendue au rang d’une étoile de douzième grandeur. Le spectre révèle beaucoup d’analogies entre cette Nova et une autre étoile nouvelle, la Nova Aurigae. Une autre encore, la Nova Cycni, offre des points de comparaison. Le spectre apporte ici, comme on pense, de précieux éléments