Aller au contenu

Page:Cocteau - Le Coq et l’Arlequin.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’approbation, d’attention, d’application, d’une vulgarisation scolaire de la culture aristocratique.


¶ L’Allemagne offre le type d’une démocratie intellectuelle, la France d’une monarchie.


¶ Chez nous un jeune musicien rencontre tout de suite la lutte, c’est-à-dire le stimulant. En Allemagne, il trouve des oreilles. Plus elles sont longues plus elles écoutent. On l’adopte, on l’académise. Il est coulé.


¶ Il faut s’entendre sur le malentendu de « l’influence allemande ».

La France, insouciante, avait ses poches remplies de graines et en laissait tomber autour d’elle ; l’allemand ramassait les graines, les emportait en Allemagne, les plantait dans un terrain chimique d’où poussait un monstre fleur sans odeur. Quoi d’étonnant à ce que l’instinct maternel nous fît reconnaître la pauvre fleur abîmée et nous conseillât de lui rendre sa forme et son parfum véritables.


¶ L’Allemagne, qui ne connaît pas