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Page:Cocteau - Le Coq et l’Arlequin.djvu/32

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Jouvence. — Rien n’anémie plus que de se laisser flotter longuement dans un bain tiède. Assez de musiques où on se laisse flotter longuement.


¶ Assez de nuages, de vagues, d’aquariums, d’ondines et de parfums la nuit ; il nous faut une musique sur la terre, une musique de tous les jours.


¶ Assez de hamacs, de guirlandes, de gondoles ; je veux qu’on me bâtisse une musique où j’habite comme dans une maison.


¶ Un ami me raconte qu’au retour de New York les maisons de Paris peuvent se prendre dans la main. Votre Paris, ajoutait-il, est beau parce qu’il est construit à mesure d’homme.

Notre musique doit être construite à mesure d’homme.


¶ La musique n’est pas toujours gondole, coursier, corde raide. Elle est aussi quelquefois chaise.


¶ Une Sainte Famille n’est pas nécessairement une Sainte Famille ; c’est aussi une pipe, un litre, un jeu de cartes, un paquet de tabac.