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Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/107

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res ! — Ça suffit, général. — Savez-vous écrire ? — Non, général. — J’en suis fâché, je vous aurais pris avec moi. — Je vous remercie ; je ne quitte pas mon maître ; c’est lui qui m’a élevé.

— Vous êtes un fidèle garçon. »

Il fit appeler les officiers, et leur dit : « Vous allez vous emparer de ce jeune homme. Faites-le dîner avec vous ; il travaille dans vos intérêts. Que les fournisseurs ne lui parlent pas ! Vous le ramènerez chez moi à neuf heures. Monsieur l’inspecteur vient dîner avec moi. »

Je fus fêté de tous les officiers : le dîner fut très gai. À neuf heures, nous arrivâmes chez le général, et le café fut servi, je reçus l’accueil le plus aimable de la part du général : « Demain nous visiterons les chevaux que vous devez monter, et je vous ferai seconder par un maréchal des logis qui monte bien, cela vous avancera. — Je lui ferai monter les juments. — Pourquoi cela ? — Général, la jument est meilleure que le cheval hongre ; elle résiste mieux à la fatigue ; je l’examinerai avant de faire monter. — Ah ! pour le coup, je suis content de votre observation. Je l’approuve. — Si votre militaire est content de sa jument, il la mettra au premier lot, et ainsi de suite ; moi, de même. — Eh bien, messieurs ! que dites-vous de cela ? Nous sommes bien tombés. On ne nous donnera plus de ces mauvais chevaux qui ne durent pas six mois. — Je puis me tromper, mais je ferai