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Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/115

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nemi, qu’ils étaient couverts de fer. Tout cela n’était pas ; ils avaient seulement de vilains chapeaux à trois cornes et deux plaques de fer en croix sur la forme de leurs chapeaux. Ces hommes ressemblaient à de gros paysans, avec des chevaux gros, pesants à faire trembler la terre, et des sabres de quatre pieds. Voilà les hommes de notre grosse cavalerie qui furent plus tard nos beaux cuirassiers qui se nommèrent les gilets de fer. Enfin, ce régiment était à Saint-Cloud. Les grenadiers du Directoire et des Cinq-Cents dans la première cour formaient la haie ; une demi-brigade d’infanterie était près de la grande grille, et quatre compagnies de grenadiers, derrière la garde du Directoire.

On entend crier : « Vive Bonaparte ! » de tous les côtés, et il paraît. Les tambours battent aux champs : il passe devant le beau corps de grenadiers, salue tout le monde, nous fait mettre en bataille, et parle aux chefs. Il était à pied, il avait un petit chapeau et une petite épée ; il monte les degrés seul.

Tout à coup nous entendons des cris, et Bonaparte de sortir et de tirer sa petite épée, et de remonter avec un peloton de grenadiers de la garde. Et puis on crie encore plus fort ; les grenadiers étaient sur le perron et dans l’entrée. Et puis nous voyons de gros monsieurs[1] qui

  1. Les gros monsieurs étaient les représentants de la nation.