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Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/498

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avez fait un bon choix, je vous rendrai réponse demain ; si j’accepte votre drapeau, je serai à l’Hôtel de ville à midi. »

Je consultai mon épouse : « Il ne faut pas refuser, dit-elle. — Mais c’est une dépense énorme, et un fardeau bien lourd pour moi. — Ne refuse pas, je t’en prie, ils croiraient que tu leur en veux. — Ils m’ont pourtant bien fait souffrir avec leurs dénonciations ; ils mériteraient que je les envoie promener. — Non, me dit-elle, ne pense plus à cela. — Mais cela va nous gêner, il me faut 200 francs. — Ne recule pas, je t’en prie. »

À midi je leur portai ma réponse : « Voilà notre porte-drapeau ! crient-ils. — Vous n’en savez rien, Messieurs, je suis mon maître et non pas vous ; vous n’avez aucun droit sur moi ; la loi est là. Si vous croyez me faire plaisir en me donnant un fardeau si lourd, vous vous trompez, mais je le porterai. — Nous vous donnerons un aide. — Et cette dépense qu’il faut que je fasse ! vous êtes riches, vous autres, mais moi pas. — Allons, mon brave, vous êtes des nôtres. — Je vous promets de me mettre de suite en mesure, mais je ne vois pas votre maire, il faut le faire rentrer à son poste ; les moutards l’ont chassé ; ce n’est pas à nous à faire justice. S’il ne convient pas, il sera remplacé. Il faut de suite nommer un officier de planton chez le préfet pour le protéger ; les moutards lui mettent la