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Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/54

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DU CAPITAINE COIGNET.

ma sœur. Quelle joie pour moi de voir arriver deux beaux messieurs à la maison, et sur deux beaux chevaux ! Quelle aubaine ! « Mon petit, disent-ils, mets nos chevaux à l’écurie et donne-leur du son. — Soyez tranquilles, vous serez contents ! »

Ces messieurs vont à la maison, se font servir un bon souper, et après ils viennent à l’écurie voir leurs bidets, qui étaient bien pansés et dans la paille jusqu’au ventre. « C’est bien, mon petit garçon, nous sommes contents de vous. »

Le plus petit me dit : « Mon jeune garçon, pourriez-vous venir nous conduire demain sur la route d’Entrains ? Nous allons à la foire, mais il faudrait que nos chevaux soient prêts à trois heures du matin. — Eh bien ! messieurs, ils seront prêts, je vous le promets. — Nous avons trois lieues à faire, n’est-ce pas ? — Oui, messieurs, mais il faut demander la permission à madame, pour que je puisse vous conduire. — C’est vrai, nous lui demanderons. »

Je donne l’avoine et le foin devant ces messieurs, et ils vont se coucher pour partir à trois heures du matin pour la foire d’Entrains que l’on nomme les Brandons. À deux heures, les chevaux étaient sellés. Je vais réveiller ces messieurs et leur dis : « Vos bidets sont prêts. »

Je vois sur la table de nuit des pistolets et une montre ; ils la font sonner : « Deux heures et demie. C’est bien, mon petit, donne-leur l’avoine