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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/155

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PROMENADE EN HOLLANDE.

dire, par le maître d’hôtel, qu’il était à mes ordres, tout disposé à attendre une heure ou deux si je le désirais.

Pour toute réponse, je le rejoignis bien vite dans la grande salle où j’avais soupé la veille : je le trouvai debout en face d’un petit bureau en bois des îles, assez détérioré, et que je n’avais pas remarqué ; il ouvrit ce meuble et toucha à un encrier en bronze et à quelques plumes brisées qui gisaient dans la case intérieure.

Après avoir échangé les compliments d’usage :

« Que faites-vous donc là, lui dis-je, et qu’a donc de si curieux ce meuble que vous regardez ?

— C’est sur ce bureau, répliqua-t-il, c’est peut-être avec une de ces plumes et c’est assurément avec l’encre que contenait cet encrier, que fut écrite la lettre qui décida du sort du pauvre suicidé de la Porte-Blanche.

— Ah ! oui, repris-je, à propos, votre histoire, si vous me la contiez avant de sortir ?

— Non pas, non pas, s’écria-t-il ; il faut avant que vous voyiez le fameux coquillage.

— Votre manière de procéder, repartis-je, est tout à fait la même que celle de votre ami le docteur : pour exciter la curiosité, vous employez la figure de rhétorique de l’attente et de la suspension, et vous n’arrivez au récit qu’à la suite de détours qui tiennent l’esprit en haleine. Après tout,