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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/159

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PROMENADE EN HOLLANDE.

quittent leur broderie pour me regarder passer ; elles jouent avec dextérité du store vert enjolivé d’oiseaux ou de fleurs, et que leur petite main abaisse ou soulève, ou simplement d’un large écran chinois ou japonais semblable à nos écrans de cheminée.

Je remarque quelques jeunes filles très-jolies ; le professeur de l’Université en connaît plusieurs, qu’il salue en passant.

« Vous serez, quand je les verrai, l’objet de bien des questions, me dit-il.

— Vous leur direz, répondis-je, que je les trouve charmantes et que je les soupçonne d’être un peu coquettes.

— Elles le sont jusqu’au bout des ongles, répliqua l’ami du docteur, et c’est avec le double manége du miroir et du store, que l’une d’elles a tourné la tête de mon pauvre condisciple Raynold, le suicidé de la Porte-Blanche. »

Tout en regardant les jeunes filles, j’examinais les maisons, dont plusieurs étaient de la même époque que l’hôtel de ville. Après avoir passé dans deux ou trois rues sans canaux, nous nous retrouvâmes dans des rues traversées par de belles eaux claires ; tantôt le Rhin, tantôt le Lee ou Leede, qui donne son nom à la ville, alimentent ces canaux ombragés de vieux arbres, et que quelques barques parcourent avec tranquillité. Ce n’est plus le grand