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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/164

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PROMENADE EN HOLLANDE

dresse à moitié, et une tête brune de jeune femme ainsi qu’une tête blonde d’enfant se montrent au-dessous.

« Elle a reconnu ma voiture reflétée dans le miroir, me dit le professeur, et comme toujours elle prend un méchant plaisir à se montrer à moi dans sa beauté et dans sa joie. Eh bien donc, examinez-la tout à votre aise. »

Et se tournant vers le cocher, il lui donna l’ordre d’aller au pas.

Je vis une femme qui pouvait avoir vingt-quatre ans ; sa taille était superbe, et le modelé de son cou d’une grâce infinie. C’était une brune aux grands yeux bleus, voilés de cils noirs ; son teint blanc avait un vif incarnat ; elle souriait toujours en dilatant ses narines, et ses lèvres roses épanouies semblaient savourer la vie. Ses épais cheveux étaient arrondis en doubles torsades vers la nuque, et retenus par un beau peigne d’écaille blonde. Ses bras potelés et roses, ses petites mains aux doigts finement allongés, se jouaient dans de larges manches de dentelle. En ce moment, ses doigts mignons piquaient des bluets dans les tresses blondes de la ravissante enfant, debout sur un tabouret, placée devant elle ; elle paraissait absorbée par cette occupation, ou plutôt par ce jeu maternel. L’ami du docteur me dit tout bas : « Elle nous voit. » Et il la salua en passant. Elle lui rendit froidement son salut, et son