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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/223

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PROMENADE EN HOLLANDE.

Et quand ils aimeront, ne pas voir la figure
De l’être dont la voix les fera tressaillir…
Oh ! par tous ces tourments que leur pauvre âme endure,
Rien qu’en les regardant on se sent assaillir.

Mais d’un jour imprévu leur visage s’éclaire,
Dans un psaume leurs voix viennent de retentir ;
On dirait que leurs yeux s’ouvrent par la prière,
Tant ce qu’ils ne voient pas ils semblent le sentir !

Sur leur lèvre on dirait que c’est l’âme qui chante,
Chaque vibration évoque un sentiment :
Avril fleurit pour eux, et l’amour les enchante ;
Ils lisent dans le firmament.

Tous les rêves divins flottants dans la musique,
Visibles, ont passé dans leurs regards émus :
À leur sourire heureux, à leur pose extatique,
On dirait qu’ils ne souffrent plus.

Mais moi, pour qui leur chant est un naïf hommage.
Je pleure à les entendre et je souffre pour eux,
Et j’emporte en mon cœur l’ineffaçable image
De leur sort douloureux !


Le peuple comme la haute société d’Amsterdam sont passionnés pour la musique. Les salles de concert abondent dans cette ville, et l’on chante les Psaumes dans les temples avec une expression et un ensemble vraiment majestueux. C’est l’art fondu à la prière et lui prêtant des ailes nouvelles pour aller à Dieu.

Amsterdam a fondé une société pour la propaga-