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PROMENADE EN HOLLANDE.

Ma vigilante me conduit à l’hôtel du Château-d’Anvers situé sur l’Oude-Gracht, Cette fois-ci, je trouve mieux que la propreté hollandaise, c’est un confort et des soins que je n’ai rencontrés que là depuis que je voyage. L’Oude-Gracht la plus belle rue d’Utrecht, fait un coude comme le Regent-Street de Londres. J’ai en face de mes fenêtres de brillants magasins de verres de Bohême et de poteries allemandes ; plus loin, une vaste boutique de librairie où sont tous les romans français. Vient ensuite un véritable palais à colonnades et à cariatides ; c’est un magasin de nouveautés où l’on vend nos plus riches tissus de Lyon, des dentelles de Flandre, des popelines et des mousselines anglaises, des étoffes de tous les pays pour toilettes et ameublements et aussi des velours et de jolis tapis d’Utrecht. Je m’aventure de magasin en magasin, et je fais quelques emplettes.

En rentrant dans ma chambre, je trouve sur la table ronde, où j’ai déposé mon nécessaire à écrire, un panier de cristal rempli de poires, de pêches et de grosses prunes violettes ; c’est une attention du maître de l’hôtel pour la dame française qui ne boit que de l’eau. Ceci me fait penser qu’à Rotterdam, et surtout à la Haye, la saveur de l’eau est fort déplaisante ! Dans cette dernière ville, on me servit, à l’hôtel de l’Europe, dans des carafes de cristal, une eau verdâtre qui me fit demander en riant si l’on y