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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/252

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PROMENADE EN HOLLANDE.

belles maisons, de coins obscurs et négligés. On me montre la lingerie : quelle merveille ! il faudrait une longue énumération pour en dénombrer les richesses.

Après cette visite, je rentre à l’hôtel du Château-d’Anvers et je dîne à table d’hôte. Les honneurs en sont faits par le maître de l’hôtel lui-même. C’est un beau jeune homme qui a fait ses études à l’université d’Utrecht. On dirait à ses manières qu’il reçoit des invités d’un haut rang. Il est empressé sans familiarité. On a rarement, en France, cette dignité et cette réserve. La table est servie avec une extrême recherche et une exquise propreté, et depuis mon dîner au Plantage, chez mes deux héroïnes, je n’avais pas trouvé un spécimen aussi satisfaisant de la cuisine hollandaise.

Je dîne rapidement, et je profite de la beauté du soir pour recommencer ma promenade à travers la ville. Je marche seule et à l’aventure ; cela n’a rien d’étrange dans une honnête ville du Nord. Je franchis la dernière rue d’Utrecht, et me voilà dans la campagne. Quelle campagne ! quelle splendeur inattendue ! Le Rhin, encaissé, profond, limpide, forme une ceinture à la ville ; il est bordé de huit rangées d’arbres de toute espèce pittoresquement plantés ; les sinuosités du terrain sont couvertes de gazons, de massifs de fleurs, d’amoncellements d’arbustes et de plantes. Les plus riantes habitations se ni-