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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/37

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PROMENADE EN HOLLANDE.

le nom de la ville) glissaient des vaisseaux et des barques ; le soleil riait sur l’eau et reluisait sur les cargaisons de légumes et de fruits. Par cette belle matinée où le ciel bleu n’avait pas un nuage, on se fût cru au bord d’un canal de Venise. De plus, de grands arbres, la propreté et l’étrangeté des maisons.

La description est insuffisante pour donner une idée de ces maisons hollandaises, qui diffèrent si entièrement des nôtres. Beaucoup, à Rotterdam, sont en briques rouges et blanches (comme le pavillon de l’Œil-de-Bœuf à Versailles) ; elles ont en général trois étages surmontés d’une sorte de couronnement en maçonnerie d’assez mauvais goût, qui ne tient à aucun ordre d’architecture connue, mais qui donne pourtant aux façades un aspect monumental ; quelquefois ce couronnement est badigeonné des couleurs les plus vives, d’autres fois il est en pierre blanche sculptée. La porte de la maison, toujours plus petite que les fenêtres, est très-haute et très-étroite, et elle est encore exhaussée par un vitrage de verre opaque où s’incrustent une rosace en fer doré ou bien les chiffres (en fer également doré) du propriétaire. Cet ornement s’appelle mascaron. Un petit perron à trois marches entourées d’une grosse rampe en cuivre poli ou en acier reluisant (car les servantes hollandaises ne laissent jamais une tache même aux cuivres et aux ferrements extérieurs) sert de base à la porte d’entrée.