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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/91

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PROMENADE EN HOLLANDE.

Georges, que Guillaume ne secondait point, car devant la beauté radieuse de Marguerite, il se sentait combattu et ne songeait plus à la quitter.

— Laquelle ? s’écria Rosée, que Georges n’osait regarder.

— Elles auraient voulu, reprit-il résolûment, nous voir partir nous-mêmes sur ce navire pour aller liquider leur maison à Batavia et revenir ici un an après.

— Voilà qui est, j’espère bien, impossible ! dit Marguerite en riant.

— Eh ! eh ! petite, c’eût été pourtant fort raisonnable, reprit Van Hopper, et si, au lieu d’attendre le lendemain du contrat, ces judicieuses dames m’avaient fait part de leur intention il y a huit jours, je n’aurais pas dit non. Un an est bien vite passé et à votre âge on peut attendre un an, quand on s’aime.

— Voilà justement ce que disaient nos mères, ajouta timidement Guillaume.

— Vos mères n’aiment point ! s’écria avec impétuosité Marguerite.

— Nos mères sauraient souffrir et attendre, dit Georges, et nous garder tout leur amour !

— Eh quoi ! vous consentiriez à partir ? murmura Rosée avec terreur et en devenant très-pâle.

— Ceci n’est qu’une supposition, repartit Van Hopper : ainsi, trêve d’inquiétude. »