Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arbre avaient pour origine commune les Duineff, de la race des Francs. Ce nom de Cinq-Cygne vient de la défense d’un castel faite, en l’absence de leur père, par cinq filles, toutes remarquablement blanches. Sur le blason des Cinq-Cygne, on avait mis pour devise la réponse faite par l’aînée des cinq sœurs à la sommation de se rendre : Mourir en chantant ! (Une Ténébreuse Affaire).

Cinq-Cygne (Comtesse de), mère de Laurence de Cinq-Cygne. — Veuve au temps de la Révolution, elle mourut, dans un accès de fièvre nerveuse, après l’attaque de son château par le peuple, à Troyes, en 1793 (Une Ténébreuse Affaire).

Cinq-Cygne (Marquis de), nom d’Adrien d’Hauteserre, après son mariage avec Laurence de Cinq-Cygne. — V. Hauteserre (Adrien d’).

Cinq-Cygne (Laurence, comtesse, puis marquise de), née en 1781. — Restée orpheline de père et de mère à l’âge de douze ans, elle vivait, à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe avec son tuteur et parent M. d’Hauteserre, à Cinq-Cygne (Aube) ; elle était aimée de ses deux cousins, Paul-Marie et Marie-Paul de Simeuse, et du cadet des deux fils de son tuteur, Adrien d’Hauteserre, qu’elle épousa en 1813. Pour eux, Laurence de Cinq-Cygne lutta vaillamment contre une police habile et redoutable dont l’âme fut Corentin. Le roi de France ayant approuvé, autrefois, la charte du comte de Champagne, en vertu de laquelle, dans la famille de Cinq-Cygne, le ventre « anoblissait et succédait », le mari de Laurence prit le nom et le blason de sa femme. Quoique royaliste ardente, elle alla chercher l’Empereur jusque sur le champ de bataille d’Iéna, en 1806, pour demander la grâce des deux Simeuse et des deux Hauteserre, impliqués dans un procès politique et condamnés, malgré leur innocence, aux travaux forcés. Sa démarche audacieuse réussit, d’ailleurs. La marquise de Cinq-Cygne donna deux enfants à son mari, Paul et Berthe. Cette famille passait l’hiver à Paris, dans un magnifique hôtel situé faubourg du Roule[1] (Une Ténébreuse Affaire). En 1832,

  1. Partie du faubourg Saint-Honoré actuel, situé entre la rue de la Boëtie et l’avenue de Wagram.