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sanes). Les Chaulieu étaient en relations fréquentes avec elle, à l’époque où leur fille Louise se faisait aimer du baron de Macumer (Mémoires de Deux Jeunes Mariées). Malgré l’opposition muette du faubourg Saint-Germain, après la Révolution de 1830, la marquise d’Espard n’avait pas fermé son salon, ne voulant pas renoncer à son influence sur Paris ; elle fut imitée en cela par une ou deux femmes de son monde et par mademoiselle des Touches (Autre Étude de femme). Elle recevait le mercredi. En 1833, elle était à une soirée chez la princesse de Cadignan, où Marsay révélait les secrets de l’enlèvement du sénateur Malin en 1806 (Une Ténébreuse Affaire). Malgré la cruauté d’un mot acéré répandu contre elle par madame d’Espard, la princesse disait à Daniel d’Arthez que la marquise était sa meilleure amie ; en même temps, elle était sa parente (Les Secrets de la Princesse de Cadignan). Par jalousie pour madame Félix de Vandenesse, madame d’Espard encourageait les relations naissantes de cette jeune femme avec le poète Nathan ; elle aurait voulu voir se compromettre celle qu’elle considérait comme une rivale. En 1835, la marquise défendait le vaudeville contre lady Dudley qui déclarait ne pouvoir le souffrir, étant pour cela, disait-elle, comme Louis XIV pour les Téniers ; madame d’Espard soutenait que « les vaudevilles étaient maintenant de charmantes comédies » ; elle s’y amusait fort (Une Fille d’Ève). En 1840, à une sortie des Italiens[1], madame d’Espard humilia madame de Rochefide, en se détournant d’elle ; toutes les femmes l’imitèrent, et le vide se fit autour de la maîtresse de Calyste du Guénic (Béatrix). La marquise d’Espard était, du reste, une des personnes les plus impertinentes de son temps ; elle avait un caractère aigre et malveillant sous les dehors les plus élégants ; mais sa maison put être dite, par un vieil académicien, « le palais de la Renommée » (Le Comte de Sallenauve).

Estival (L’abbé d’), prêtre provençal, prêcha le carême, en 1840, à l’église Saint-Jacques du Haut-Pas, de Paris. — D’après Théodose de la Peyrade, qui le signalait à madame Colleville, il s’était voué à la prédication dans l’intérêt des classes pauvres ; il rachetait, par de l’onction et de l’âme, un extérieur peu agréable (Les Petits Bourgeois).

  1. Installés alors dans la salle de l’Odéon.