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Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/472

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Rouget (Docteur) médecin à Issoudun, sous Louis XVI et la République ; né en 1737, mourut en 1805, épousa la plus belle fille de la ville et la rendit, suivant la chronique, très malheureuse. — Il eut d’elle deux enfants, un fils, Jean-Jacques, et, dix ans après, une fille, Agathe, qui devint madame Bridau, dont la naissance le brouilla avec son intime ami le subdélégué Lousteau, attendu que le médecin attribuait, bien à tort, sans doute, la paternité d’Agathe au subdélégué. Ces deux hommes se dirent aussi chacun le père de Maxence Gilet, qui était réellement le fils d’un officier de dragons en garnison à Bourges. Le docteur Rouget, qui passait pour un homme profondément malicieux et point commode, était égoïste et vindicatif. Il éloigna très vite sa fille, qu’il exécrait. Après la mort de sa femme, de son beau-père et de sa belle-mère, il devint assez riche et mena une vie débauchée, mais réglée et exempte de scandales. En 1799, émerveillé de la beauté de la petite « rabouilleuse » Flore Brazier, il l’avait prise chez lui, où elle resta, puis devint la maîtresse, et ensuite la femme de son fils Jean-Jacques, et, pour finir, madame Philippe Bridau, comtesse de Brambourg (La Rabouilleuse).

Rouget (Madame), née Descoings, femme du précédent, fille de riches et avares commissionnaires en laines d’Issoudun, sœur aînée de l’épicier Descoings, qui épousa la veuve du sieur Bixiou et mourut sur l’échafaud avec André Chénier, le 25 juillet 1794. — Assez malingre dans sa jeunesse, célèbre, pourtant, par sa beauté, quand elle se maria, né un peu sotte sans doute, elle passait pour être fort maltraitée par le docteur Rouget, qui put, d’ailleurs, se croire trompé par elle en faveur du subdélégué Lousteau. Madame Rouget, privée de sa fille, qu’elle aimait, et ne rencontrant aucune affection chez son fils, dépérit rapidement et mourut au commencement de l’année 1799, sans laisser de regrets à son mari, qui avait justement « tablé » sur sa mort prématurée (La Rabouilleuse).

Rouget (Jean-Jacques), né à Issoudun en 1768, fils des précédents, frère de madame Bridau et de dix ans son aîné ; sans aucune intelligence ; follement épris de Flore Brazier, qu’il connut tout enfant, chez son père, il fit de cette fille sa servante-maîtresse à la mort du docteur, souffrit qu’elle installât auprès de lui son amant,