Aller au contenu

Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/522

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Thuillier (Marie-Jeanne-Brigitte), fille du précédent, née en 1787, d’humeur indépendante et de caractère entier, accepta le célibat pour se faire, en quelque sorte, la mère ambitieuse de Louis-Jérôme Thuillier, son cadet de quatre ans. Elle débuta couseuse de sacs à la Banque de France ; pratiqua ensuite l’escompte ; exploita ses débiteurs, et, parmi eux, relança Fleury, collègue de Thuillier au Trésor. Une fois enrichie, elle connut les Lemprun, les Galard ; se chargea de gérer la petite fortune de leur héritière, Céleste, choisie tout exprès pour être la femme de Louis-Jérôme Thuillier ; vécut avec le ménage de son frère ; fut aussi l’une des marraines de mademoiselle Colleville ; rue Saint-Dominique d’Enfer et place de la Madeleine, se montra fréquemment l’alliée de Théodose de la Peyrade, qui rechercha vainement la main de la future madame Phellion (Les Employés. — Les Petits Bourgeois).

Thuillier (Louis-Jérôme), frère cadet de la précédente, né en 1791. — Grâce à la position de son père, il entra de bonne heure comme employé aux finances. Louis-Jérôme Thuillier, exempté du service militaire par suite de sa myopie, épousa, vers 1814, la riche petite-fille de Galard, Céleste Lemprun. Dix ans plus tard, il se trouvait commis-rédacteur (bureau Xavier Rabourdin, division Flamet de la Billardière). Son extérieur avenant lui procura une série de bonnes fortunes, continuée après son mariage, mais arrêtée par la Restauration ramenant, avec la paix, les beaux hommes échappés du champ de bataille. Au nombre de ses galantes conquêtes, on peut citer madame Flavie Colleville, femme d’un collègue et d’un ami intime : de leurs relations naquit Céleste Colleville (madame Félix Phellion). Sous-chef depuis deux ans (5 janvier 1828), il quitta le Trésor, quand éclata la Révolution de 1830. Les bureaux perdirent en lui un amateur de plaisanteries équivoques. Écarté de l’administration, Thuillier déploya de l’activité sur un autre terrain. Marie-Jeanne-Brigitte, sa sœur aînée, le jetant parmi les tracas de la propriété, lui fit quitter leur logement de la rue d’Argenteuil, pour acquérir, rue Saint-Dominique d’Enfer, une maison qui avait précédemment appartenu au président Lecamus et au peintre Petitot. La vanité égoïste de Thuillier, devenu gros bourgeois connu et important, fut ensuite caressée pleinement, lorsque Théodose de la Peyrade