Aller au contenu

Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette ville vers 1799. — Il exerçait, en 1824, la profession d’avocat, et aspirait à y devenir juge suppléant. Dans la suite, il succéda à son père, dont il occupa le siège jusqu’à sa mort. D’une remarquable et générale médiocrité (Le Cabinet des Antiques).

Blondet (Madame Joseph), née Claire Blandureau, femme de Joseph Blondet, qu’elle épousa lorsqu’il fut nommé juge à Alençon. Elle était fille de riches marchands de toiles de la ville (Le Cabinet des Antiques).

Blondet (Émile), né à Alençon, vers 1800, était, légalement, le fils cadet du juge Blondet, mais, en réalité, le fils d’un préfet de l’Orne. Tendrement aimé de sa mère, il était, au contraire, odieux au juge Blondet, qui l’envoya, en 1818, faire son droit à Paris. Émile Blondet connaissait, dans Alençon, la noble famille d’Esgrignon et portait à la dernière fille de cette illustre maison une estime qui allait jusqu’à l’admiration (La Vieille Fille. — Le Cabinet des Antiques). Émile Blondet était, en 1821, un très beau jeune homme ; il venait de débuter aux Débats par des articles d’une grande portée, et déjà Lousteau le déclarait « l’un des princes de la critique » (Un Grand Homme de province à Paris). En 1821, il écrivait dans une revue dirigée par Finot, où collaborait aussi Lucien de Rubempré, et il se laissait exploiter avec insouciance par son directeur. Émile Blondet avait les mœurs les plus décousues, et il fréquentait sans vergogne, avec la plus complète intimité, ceux qu’il abîmerait le lendemain. Il avait de continuels besoins d’argent. En 1829-1830, il était, avec Bixiou, Lousteau et Nathan, l’un des habitués de la maison d’Esther, rue Saint-Georges (Splendeurs et Misères des Courtisanes). Blondet, fort railleur, ne respectait aucune gloire consacrée ; il avait parié, et avec succès, de troubler le poète Canalis, pourtant plein d’assurance, en dirigeant un regard obstiné sur sa frisure, sur ses bottes ou sur les basques de son habit, tandis qu’il récitait des vers ou débitait des propos emphatiques, campé dans une pose étudiée (Modeste Mignon). En relations avec mademoiselle des Touches, il se trouvait chez elle, peu de temps après 1830, à un raout où Henri de Marsay racontait l’histoire de son premier amour ; il prenait