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Page:Comeau - La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe, 1945.djvu/157

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TRAGÉDIE SUR LA CÔTE NORD

Ouellet provoquant un sifflement, causé par l’expulsion d’air et de gaz des poumons. Il fit un saut, mais ne s’arrêta pas à rechercher la cause de ce bruit.

Comme il le raconta à son compagnon, il croyait avoir mis le pied sur quelque marmotte ou siffleux.

Après le repas, le compagnon de Gagnon proposa d’aller essayer de tuer l’animal, dont la chair est fort estimée des trappeurs. Gagnon n’avait pas grande envie de retourner, mais devant les fortes instances de son compagnon, il finit par le suivre, et, à leur profonde horreur, ils découvrirent le cadavre de la victime. Ils constatèrent les coups de couteau sur le corps et à travers la camisole, l’unique vêtement qu’il avait.

Ils inhumèrent de nouveau le cadavre, tel qu’il avait été trouvé et, en arrivant à Pentecôte, Gagnon raconta l’affaire. L’histoire se répéta ailleurs et finalement arriva aux oreilles du coroner à la Malbaie. Celui-ci descendit et fit une enquête sur le corps. Des rapports et une description furent publiées, mais il se passa quelque temps avant que le corps fut identifié. Peu à peu, cependant, le réseau du filet qui enserrait Poitras dans ses mailles, se trouva complet.

Les parents de Ouellet, déjà inquiets de ne pas le voir réapparaître, se mirent à faire des recherches. La description du corps trouvé sur la Côte Nord s’accorda avec la sienne.

Poitras était l’homme qui, le dernier, l’avait vu vivant. Les soupçons surgirent contre lui. Il fut arrêté et déclaré coupable du crime sur une preuve de circonstances, d’après les faits ci-haut mentionnés. Il fut pendu à la Malbaie.

Après son exécution, des rumeurs circulèrent que ce n’était probablement pas sa première victime.