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Page:Comeau - La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe, 1945.djvu/165

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SUR LA PÊCHE À LA LIGNE

aller les prendre avec mes mains, sans avoir à recourir à la gaffe ou au filet.

En autant que je le sache, dans nos eaux canadiennes, disons celles du Saint-Laurent, le saumon ne prend pas autre chose que la mouche. J’ai fait l’essai d’appâts de toute nature, crevettes, grenouilles, vairons, etc., sans le moindre succès. Feu M. Alexandre Dennistoun, de Montréal, fit la même tentative sur les rivières Natashquan, Mingan, Saint-Jean et Moisie, mais sans plus de succès. Je suppose qu’il leur manque encore une certaine éducation sous ce rapport.

Cependant, à l’eau salée, ou près de l’estuaire d’une rivière, j’ai pris du saumon à la ligne de traîne, avec de l’appât artificiel ressemblant à l’anguille de sable ou au capelan, mais si l’on peut se procurer de l’appât naturel et frais, cela vaut encore mieux. On prend fréquemment de la belle grosse truite, en pêchant ainsi à la ligne de traîne. Nul besoin de plombs ; l’attirail de pêche au saumon suffit. On n’a besoin que d’une ligne de soixante pieds de longueur à l’arrière du canot qui doit être manœuvré tranquillement, à raison de deux milles à l’heure environ.

Depuis que j’ai inauguré ce sport ici, mon vieil ami, M. Robert McLimont a capturé beaucoup de beaux poissons de cette façon. Comme à la pêche à la mouche, cela demande patience et persévérance deux qualités que le pêcheur qui veut réussir doit nécessairement posséder.