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Page:Comeau - La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe, 1945.djvu/248

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NOTRE VOYAGE DE RETOUR

fut d’avis qu’il valait mieux pour nous de conduire le cheval à Sault-au-Cochon, alors et encore aujourd’hui le terminus de la grande route de la côte.

Nous partîmes sur les huit heures du matin. Là où il y avait des obstructions près de la route, la neige s’était amoncelée en d’énormes bancs, et notre pauvre cheval s’y embourba deux ou trois fois. Je fus tenté de le ramener à son propriétaire, mais, comme cela nous aurait considérablement retardés, nous eûmes le courage de persister. À la première côte à l’est de la rivière Portneuf, pas la moindre apparence de chemin. Il nous fallut dételer la pauvre bête et battre un semblant de chemin avant de pouvoir lui faire monter la côte avec le sleigh. Une fois rendu au sommet, nous n’eûmes plus de bancs de neige, attendu que la route passait dans le bois. Avec seulement nos sacs et nos fusils dans le sleigh, nous laissâmes le cheval battre son chemin, en le suivant à la raquette.

Il était juste midi, lorsque nous arrivâmes à Saulta-au-Cochon ; nous avions mis quatre heures à franchir neuf milles. En cet endroit nous laissâmes notre attelage. Monsieur W. Forrest, gérant des scieries de l’endroit, nous invita à dîner et à loger chez lui pour la nuit. Nous acceptâmes la première partie de son invitation. Nous voulions essayer d’atteindre Bersimis le lendemain et pour cela, notre objectif ce soir-là était de nous rendre à un chantier que je connaissais sur la rivière Laval à cinq ou six milles plus loin ; nous y arrivâmes à bonne heure. Le chef de ce camp, un M. Tremblay, y vivait avec sa famille. Tous se montrèrent très obligeants à notre égard et firent de leur mieux pour nous accommoder. Il y avait plusieurs lits de camp libres que l’on mit à notre disposition. Il y avait un énorme poêle à bois que