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Page:Comment fut élaborée la Charte d'Amiens - Eugène MARTY-ROLLAN.pdf/14

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est doué d’un véritable organe de tribun populaire. Avec un brun de démagogie, son éloquence directe fait vibrer les auditoires. Sa parole chaude, puissante, soulève, entraîne la foule. Pour Bousquet, le Congrès vu les articles fondamentaux de la C.G.T., doit se prononcer catégoriquement contre tout rapprochement. Que dit Bousquet, en substance Ceci : « La politique est impossible dans le Syndicat où les camarades viennent, les uns par intérêt, les autres par éducation. Si on y faisait de la politique, les militants seuls resteraient. Le parti socialiste n’est pas essentiellement un parti de classe, comme l’est le parti syndical qui n’accepte que des salariés. Le parti socialiste comprend des patrons, et les ouvriers ne peuvent faire alliance avec lui. L’action antimilitariste est, non pas politique, mais économique. Les ouvriers ne haïssent l’armée que parce que, dans toutes les grèves, il la trouvent devant eux. Ils ne veulent pas de révolution politique, parce qu’ils ne feraient que changer de maîtres ; mais ils rêvent une révolution économique. Les Syndicats ne doivent pas se courber devant la légalité, car ils ne sont pas des organisations de conservation sociale, mais de destruction capitaliste. D’ailleurs, le souci des socialistes pour la C.G.T. se manifeste tardivement ; ils l’on assez combattue. Et ils ne s’inclinent aujourd’hui que devant sa puissance. Les ouvriers doivent avoir de la méfiance pour cette sollicitude intéressée. »

Niel, syndiqué du Livre, secrétaire de la Bourse du Travail de Montpellier, et qui jouit d’une autorité certaine dans les milieux ouvriers, est hostile à la proposition du Textile.