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Page:Comment fut élaborée la Charte d'Amiens - Eugène MARTY-ROLLAN.pdf/25

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« Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le Syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale ;

« Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait de tous les travailleurs quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le Syndicat ;

« Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté, pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le Syndicat les opinions qu’il professe au dehors ;

« En ce qui concerne les organisations, le Congrès décide qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté. Sa transformation sociale. »

Dans tous les milieux où l’on se préoccupe de transformation sociale, où l’on observe et où l’on suit le mouvement social, on s’accorde à reconnaître que la Charte d’Amiens doit être considérée comme renfermant tous les principes du véritable syndicalisme.

L’action syndicale ainsi éclairée marque l’opposition