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Page:Comment fut élaborée la Charte d'Amiens - Eugène MARTY-ROLLAN.pdf/8

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participation de Millerand comme ministre du Commerce (chargé des questions du Travail) au cabinet Waldeck-Rousseau constitué en juin 1899 semble annoncer une prochaine montée des socialistes aux responsabilités gouvernementales. N’est-il pas indiqué pour le mouvement syndical de s’assurer certaines garanties et certaines réalisations ?

La question fut posée au Congrès d’Amiens par la Fédération du Textile, dont le secrétaire, Victor Renard, de Roubaix, était de tendance guesdiste. Dans son Congrès national de Tourcoing, la Fédération avait décidé (par 45 voix contre 23) d’entretenir des relations constantes avec le Parti Socialiste, soit par un organisme permanent, soit par des délégations temporaires. Cette décision avait provoqué une vive émotion parmi les militants de la minorité ; le syndicat de Reims, en particulier, dont le secrétaire était Dhooghe, avait fait savoir qu’il ne pourrait rester adhérent à la Fédération si la décision était maintenue. Prenant les devants, la Fédération du Textile décida de poser la question d’ensemble au Congrès Confédéral d’Amiens en octobre 1906 sous le titre suivant : « Rapports entre les syndicats et les partis politiques ». Elle ne fut discutée qu’après de vives protestations de délégués qui réclamaient le vote de la question préalable. Commencés le 11 octobre dans la séance de l’après-midi, les débats furent clos sur ce point le lendemain soir par le vote du texte resté célèbre sous le nom de « Charte d’Amiens », que reproduit la conférence de Marty-Rollan (pages 22-23).