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Page:Compère Mathieu - Les Pantins des boulevards, ou bordels de Thalie, 1791.djvu/253

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DES BOULEVARDS

des chevaux d’Irlande qu’il avait monté une jument du Théâtre-Italien, dont le manège empoisonné lui avait été si funeste. Voulant en tout marcher sur ses traces, mon mari me donna la vérole à Toulouse ; je la donnai au capitoul Froment, qui la donna à la femme du colonel du régiment de Flandre, qui la donna à un sergent de grenadiers du même régiment, qui la donna à la femme d’un tambour, qui la donna à son mari, qui la donna à son tour à toutes les vierges du rempart de cette ville fameuse. Je ne sais si cette vérole, qui, comme vous le voyez, est sortie de quantité de canaux de l’urètre, pour infecter mille vagins toulousains, circule encore dans le Languedoc. Grâce aux soins d’un célèbre empirique, mon con n’en ressent plus aucune atteinte, et l’éloignement où je suis de cette partie de la province empêchera sans doute qu’elle ne retourne à sa source.