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Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/122

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fond du cœur. Quand elle fut un peu calmée, il reprit :

— Vous avez l’âme généreuse, Gisèle, et cela m’encourage. Aimer quelqu’un, c’est vouloir son bonheur, n’est-ce pas ? Eh bien, si vous le vouliez, je crois que vous arracheriez à mon père le consentement que Charles a tant de fois imploré en vain…

— Voilà, mon enfant, la plus grande, la plus noble preuve d’affection que vous lui puissiez jamais donner, et je voulais vous le dire.


XVIII


Gisèle Méliand aimait Charles Garnier de l’un de ces amours profonds, ardents, exclusifs qu’il est donné à si peu de connaître.

Lui de moins dans sa vie, il n’y avait plus rien. La terre n’était plus qu’une effroyable solitude.

Elle le savait parfaitement ; mais le lendemain, quand le soleil vint éclairer sa chambre, sa résolution était prise.

Ce jour-là, surmontant sa faiblesse, elle se leva,