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Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/125

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XIX

FEUILLETS DÉTACHÉS


« Voilà trois semaines que Charles nous a quittés : trois semaines qu’il est au noviciat des Jésuites. Il est parti seul avec son père, de grand matin, sans faire d’adieux.

Sur sa table, il y avait deux lettres, l’une pour sa mère, l’autre pour moi.

« Mon amie, ma très chère sœur, dit-il, soyez bénie. Mon père ne m’a pas caché ce que je vous dois. Consolez-le, Gisèle, consolez ma pauvre mère. Et, je vous en prie, pas d’abattement, pas de tristesse. Le cœur en haut. La vie est si peu de chose.

Je prierai pour vous jusqu’à la dernière heure de mon dernier jour ».

Oui, Charles, prie pour moi sans cesse. J’en ai besoin.

Maintenant, je suis plus forte, je ne pleure plus continuellement. Mais, est-ce parce que je me suis