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Page:Condorcet - Observations de Condorcet sur le vingt-neuvième livre de L'esprit des lois.pdf/29

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sur le xxixe. liv. de l’esprit des lois.

l’établissement des lois nouvelles. Or toutes les nations qui existent sont bien éloignées du premier point, et on ne peut plus être de la seconde opinion.

9o. La grandeur du génie est une de ces phrases vagues qui frappent les petits esprits et qui les séduisent, qui plaisent aux hommes corrompus, et sont adoptées par eux ; les uns, parce qu’ils ne voient rien, aiment à croire que la lumière n’existe pas ; les autres, qui la craignent, voudraient que personne ne s’avisât d’ouvrir les yeux

10o. Lorsque les citoyens suivent les lois, qu’importe qu’ils suivent la même ? Il importe qu’ils suivent de bonnes lois ; et, comme il est difficile que deux lois différentes soient également justes, également utiles, il importe encore qu’ils suivent la meilleure ; il importe enfin qu’ils suivent la même, par la raison que c’est un moyen de plus d’établir de l’égalité entre les hommes. Quel rapport le cérémonial tartare ou chinois peut-il avoir avec les lois ? Cet article semble annoncer que Montesquieu regardait la législation comme un jeu, où il est indifférent de suivre telle ou telle règle, pourvu