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Page:Condorcet - Seconde lettre de M. de Condorcet, à M. le comte Mathieu de Montmorency, député du bailliage de Montfort-l'Amaury.pdf/18

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quoi le vœu de trois cent-un Repéſentans & de cent-un Sénateurs ſeroit un décret de l’Aſſemblée, tandis que celui de ſix cent Repréſentans & de quatre-vingt-dix-neuf Sénateurs ou celui de deux cent Sénateurs & de deux cent quatre-vingt-dix-neuf Députés n’en ſeroit pas un ; comment pour une de ces combinaiſons de voix, une pluralité de deux Sénateurs & de deux Repréſentans ſeroit préférable à celle ſix cent Repréſentans contre deux Sénateurs, ce qui ſuppoſe que le vœu de quatre Sénateurs doit l’emporter ſur celui de cinq cent quatre-vingt-dix-huit Repréſentans, tandis que dans l’autre combinaiſon la même pluralité de deux Sénateurs & de deux Repréſetans devroit l’emporter ſur une pluralité de deux cent Sénateurs comme deux, Repréſentans ; ce qui ſuppoſe que quatre Repréſentans valent cent quatre-vingt-dix-huit Sénateurs.

Le ſeul moyen d’échapper à l’abſurdité palpable de cette hypothèſe eſt de ſuppoſer que ces deux Chambres ont des principes, des intérêts différens, & qu’on exige pluralité dans chacune pour ne rien faire qui